Au temps du confinement

Comme pour toutes les structure de formation et d’enseignement, continuer à se former en temps de confinement a constitué un véritable défi.

La première question qui s’est posée a été celle de la poursuite de l’enseignement. La réponse donnée est cohérente avec l’idée que nous nous faisons de la formation dans nos Églises diocésaines. Parce que la formation théologique ne fait pas partie du superflu mais contribue à la vie d’une Église au service des hommes, il fallait poursuivre la formation avec les étudiants et les enseignants en utilisant les outils de formation à distance.

Dès le mois de janvier, nous avions mis en place la plateforme d’enseignement à distance moodle afin de faciliter les échanges avec les étudiants, mais nous n’avions jamais imaginé à cet instant qu’elle serait si précieuse pour aujourd’hui.

A partir du moment où il a été clair que nous ne pourrions plus assurer les enseignements en présentiel, les enseignants ont transmis les contenus de leur cours via la plateforme moodle de l’Institut. C’est ainsi que les participants ont pu suivre le cours de philosophie de l’économie avec G. Dezaunay, le cours sur l’Alliance dans l’Ancien Testament avec A. Mansuy, le cours sur le baptême de S. Gall ou encore de la méthodologie avec J-F. Mertz. C’est aussi en déposant leurs travaux en ligne que les étudiants vont pouvoir valider ces cours. De plus, des forums sont ouverts avec les enseignants afin de pouvoir poser des questions ou engager une discussion. Nous avons aussi assuré par chat les ateliers (TD), qui d’habitude ont lieu chaque mercredi, en essayant de maintenir les horaires de l’institut afin de préserver un rythme de travail. Et Il faut aussi saluer la persévérance du service de catéchèse du diocèse de Metz qui, avec S. Nicolay et L. Bonisoli, ont poursuivi les cours et ateliers de pratiques catéchétiques.

Certes, les contraintes de la formation à distance nous ont demandé d’adapter les méthodes et de créer des ressources qui suppléent à ce qui peut être dit oralement lors d’un cours. Certains étudiants ont été obligés de se familiariser avec les outils informatiques. Mais le résultat est là :  la grande majorité des inscrits s’est connectée et a poursuivi la formation avec un authentique engagement. Tous travaillent avec sérieux, selon les possibilités de temps d’études, quand il faut aussi s’occuper des enfants à la maison, quand pour les religieuses, il n’y a pas suffisamment d’ordinateur, ou encore quand il faut aller travailler dans les conditions que l’on sait. En tout état de cause, nous allons achever le programme de l’année ainsi, puisque le président Macron a annoncé que les établissements d’études supérieures ne reprendront pas les cours en présentiel avant septembre.

Mais déjà cette expérience est riche de perspectives. En premier lieu, nous avons développé des méthodes rendant possible la formation à distance. Cela ouvre des possibilités pour que nos diocèses lorrains envoient plus largement des laïcs se former, là où les distances importantes sont un frein, là où la disponibilité en journée fait défaut. Deuxièmement, nous vérifions la qualité des relations crées lors des mois précédents. C’est parce que nous sommes enracinés dans une expérience ecclésiale que l’enjeu de continuer la formation est apparu clairement et immédiatement. Autrement dit, l’enseignement à distance doit être proposé non comme une alternative mais comme un complément afin que le réseau des relations humaines, on pourrait presque dire « le corps », préserve sa réalité sensible. Enfin, en ces jours de pandémie, l’Institut Saint-Nicolas contribue humblement à fonder et à nourrir notre discernement tant sur les pratiques ecclésiales que sur une vision chrétienne du monde, selon l’expression de R. Guardini.

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